Ils avaient séparé les nymphettes de dix sept ans de leurs copains du même âge dans ce lieu unique, dans cette même salle où ils avaient été harangués (des peuples et des peuplades d’adolescents perdus et soumis aux vices les plus incertains) ils étaient tous isolés, attendant dans la salle leur jugement. Pour l’un d’eux, cela avait commencé dès le matin : le jus de l’orange sanguine de son petit déjeuner tournoyait à s’y méprendre jusqu’à se répandre sur la chemise de son père, son bourreau et, pour d’autres, sous la forme de vignes vierges, une sorte de poils pubiens avait poussé affreusement et on pouvait les voir maintenant à l’extrémité des cinq branches d’un pentacle mais la caméra ne s’attardait guère sur ce plan d’ensemble ; silencieusement, le réalisateur veillait à leur santé et à leur hygiène et à cette question qui embarrassait tous les synopsis positifs : sur l’écran de son ordinateur, s’était arrêtée cette image aussi violente que incestueuse, devait-il interdire l’image parcheminée alors qu’il s’agissait autre chose que d’un film, autre chose que tout ce qu’on connaissait jusqu’à maintenant…

Mais Hendrix Volodoï était intrigué et souhaitait que son visionnage puisse se poursuivre tranquillement, sans la censure omniprésente, il entendit alors une jeune fille lire le récit de ce navigateur qui avait débarqué sur une terre hostile pour l’enfanter, et toujours sur l’écran, un plan serré dans la pénombre commençait à décrocher, peut-être par à cause de la magnifique complexité de sa beauté et de son commerce de l’esprit…

L’argent généré par le box-office américain ou européen finissait toujours, à cette époque troublée, dans les poches des quartiers de la finance… les lycéens et les lycéennes enfermés, puis libérés sans être dédommagé, connurent tous une fin atroce et même les bonnes raclées, les complots qu’ils avaient vécu dans la salle sur demande ne semblaient rien en comparaison à ces meurtres orchestrés qui ne laissèrent aucun survivant, tout ça pour quelques pièces d’argent et de bronze qu’ils se disputaient lorsqu’ils étaient encore vierges. La vengeance, réintroduite au goût du jour par leur présence fantomatique mais qu’une légendaire nation démocratique avait chassé virtuellement par l’invention de kyrielles d’applications, fut déjoué grâce aux nombreux commentaires les invitant à la prudence… alors ils erraient dans les villes blafardes, ces fantômes qui ne se doutaient pas de ce que cachaient les panneaux publicitaires.

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